Activités culturelles
La Junte de Roncal
La Junte ou la cérémonie du tribut des 3 vaches
Chaque 13 juillet, on peut assister à une curieuse cérémonie autour de la borne-frontière 262. La première «Junte de Roncal» aurait eu lieu en 1375. La cérémonie, autrefois très compliquée, déplaçait une foule nombreuse et ce malgré plusieurs heures de marches. Les Maires des villages Espagnols «los alcades», sont toujours en grande tenue : blouse noire, culotte courte ajustée aux genoux, ceinture violette, cape noire, collerette blanche et chapeau typique. Les maires Barétounais portent seulement l’écharpe. C’est le maire d’Isaba qui ouvre la séance par le rituel «Paz Abant !» (paix d’abord) puis pose trois fois la question : «Etes-vous disposés à fournir les 3 génisses comme chaque année ?– «Si seno » . Tous les maires posent alors la main droite sur la borne, en alternance, et répètent «Paz Abant» . Puis le maire d’Isaba ordonne au garde municipal de proclamer «sur ordre de Monsieur le Maire Président, si quelqu’un doit formuler une réclamation, qu’il fasse un pas en avant» ; Après cette formalité, suit la cérémonie du tribut : Trois génisses, des blondes des Pyrénées, sont ensuite choisies par un vétérinaire espagnol, ceci plus pour la tradition, car aujourd’hui c’est un chèque qui passe la frontière.
La Junte de Roncal ou tribut des trois vaches
Parmi les plus connus des traités « lies et passeries » entre français et espagnols. La cérémonie est célébrée le 13 juillet au niveau de la borne internationale 262, frontière, au col de la Pierre-Saint-Martin à 1760 m d’altitude. Les maires béarnais de la vallée du Barétous remettent à leurs homologues de la vallée de Roncal trois génisses en vertu d’un traité vieux de plus de 6 siècles, considéré comme étant le plus ancien actuellement en vigueur en Europe.
Ses origines : il s’agirait d’un pacte conclu suite à des querelles concernant l’usage des pâturages et des sources d’eau, rares dans ces massifs calcaire. Les estives de cette région du Béarn manquent d’eau et la source la plus proche est celle du Pic d’Atlas en territoire navarrais, d’où le besoin de traverser la frontière pour abreuver les bêtes et les faire paître.
C’est en 1373 que sont attestés les premières traces documentées de conflits pastoraux. Mais l’existence du tribut remonte sans doute bien avant. La sentence de 1375 stipule que «les barétounais avaient depuis longtemps l’habitude de donner 3 vaches âgées de deux ans et sans défaut» explicitant de la sorte l’ancienneté de cette tradition.
En 1373 un berger barétounais d’Arette, Pierre Sansoler, et un berger roncalais, Pedro Carrica d’Isaba, se disputent l’utilisation de la source du Pic d’Arlas. Cette dispute dégénère et débouche sur l’assassinat du béarnais par le roncalais. Les barétounais décide de poursuivre le roncalais et ne le trouvant point ils firent payer le prix du sang à son épouse enceinte. « ils lui ouvrirent le ventre et ils pendirent le fils à la branche d’un hêtre ….» le lendemain à la vue de cette atrocité les roncalais voulurent se venger, ne trouvant personne dans les pâturages ils descendirent dans la vallée.
Les roncalais enfoncèrent la porte Angura, frère de Pierre Sansoleret dans sa demeure à l’entrée d’Arette. Pedro Carrica s’avance vers le femme d’Angura qui tenant son fils dans les bras : « je pourrai te tuer comme ton mari a tué ma femme, et ton fils aussi mais je ne le ferai pas. Seulement choisis le seul homme à qui je laisserai la vie sauve pour prendre soin des morts» La femme choisit son père, ensuite ils furent tous massacrés. Une servante qui avait fui par la fenêtre alerta les arettois qui, prenant des raccourcis, tuèrent dans la nuit les roncalais sur le chemin du retour.
Les deux vallées s’enflammèrent, animées d’un esprit de vengeance, tournant à un affrontement meurtrier. Cette guerre se poursuit 2 ans durant jusqu’à ce que les souverains de Béarn, Gaston Fébus, et de Navarre, Charles II, ne s’en émeuvent.
De premiers pourparlers menés à Anso (Aragon) avec les évêques de Bayonne, Oloron, Jaca, Pampelune échouent. En 1375 les délégués royaux et épiscopaux se réunissent à nouveau et estiment que les deux parties ont subi des dégâts comparables (300 morts de chaque côté des Pyrénées), délivrent une sentence le 13 octobre. Connue sous le nom de compromis d’Anso, elle contraint les béarnais à verser le tribut, à perpétuité, de 3 génisses de 2 ans sans taches ni macules, laquelle délivrance serait faite chaque année, le quatrième jour après les fêtes des 7 frères (13 juillet). En échange ces derniers sont autorisés à fréquenter les pacages frontaliers.
La borne internationale où barétounais et roncalais renouvellent le serment du pacte d’Anso a remplacé un mégalithe qu’on appelait Pierre-Saint-Martin.
La cérémonie:
Chaque année le 13 juillet, les maires des 6 villages de la vallée de Barétous avec béret et écharpe et les 4 de la vallée de Roncal portant leur collerette (Garde, Isaba,Urzainqui, Uztarroz) se retrouvent à la borne 262. Le maire d’Isaba, en habit traditionnel, préside la cérémonie et demande par 3 fois aux maires français s’ils sont disposés à livrer , comme de coutume, le tribut, ce à quoi les maires béarnais répondent par l’affirmative. Le maire d’Arette pose alors sa main droite sur la borne frontière. Les édiles roncalais et barétounais, les uns après les autres, superposant ensuite leurs mains, le maire d’Isaba étant le dernier, prononce les paroles rituelles : « Pax avant, Pax avant, Pax avant » (paix dorénavant) répétées par les français. La cérémonie s’achève par la lecture des actes, et leur signature par les différents magistrats. La remise des génisses est symbolique, un chèque bancaire les remplace le lendemain.
Les Mousquetaires
Avec pas moins de trois mousquetaires ayant un lien avec la vallée, Barétous peut s’enorgueillir d’être la vallée des mousquetaires.
Chef lieu de Barétous, le village d’Aramits est indiscutablement le berceau de la famille d’Aramitz dont Hanry, né vers 1620, inspira l’Aramis d’Alexandre Dumas.
A la différence des autres mousquetaires béarnais, décrits plus loin, Aramitz était d’origine noble et sa famille joua un rôle actif durant les guerres de religions qui ravagèrent le Béarn et la Soule sous le règne de Jeanne d’Albret. C’est en mai 1640 qu’Henry d’Aramitz entra aux mousquetaires où il retrouva son père Charles qui occupait le poste de Maréchal des logis. Les archives militaires n’indiquent rien sur les états de service du père et du fils, ni ce qu’ils devinrent après la dissolution de leur compagnie en 1646. On sait en revanche qu’Henry épousa en 1650 Jeanne de Béran Bonasse dont la famille fut longtemps propriétaire du château d’Arette. Résidant à Aramits, près de l’actuelle gendarmerie, on ignore tout de son existence jusqu’à la date et le leiu de son décès. Le portail de sa propriété est tout ce qu’il reste de sa demeure familiale malheureusement rasée en 1980.
A quelques lieues de là, près de l’église de Lanne, une grande demeure carrée aurait appartenu à un neveu d’Isaac de Portau, alias le Porthos de Dumas. Plus encore qu’Aramis, ce personnage si vivant dans le roman, n’a laissé que bien peu d’indices sur son histoire. Né à Pau en 1617, d’une famille originaire d’Audaux, Isaac de Portau était le fils d’un secrétaire général du Parlement de Navarre. Il servit dans les Gardes Françaises en 1640 et entra chez les mousquetaires en 1643 avant que l’on ne perde toute trace de son existence. Alors pourquoi ne pas croire à la légende locale qui affirme que, fatigué par une vie des plus remplies, il aurait trouvé auprès de son neveu, le havre de paix que tout homme souhaite au soir de sa vie.
Des quatre mousquetaires, reste Athos qui, né près de Sauveterre vers 1620, n’a rien à voir avec notre vallée encore qu’il ait eu un lien de parenté avec le Comte de Tréville actauer incontesté, de l’entrée chez les mousquetaires de nombreux Gascons et en particulier de Béarnais.
M. de Tréville né à Oloron, en 1958, de Jean de Peyrer et de Marie d’Aramitz (sœur du mousquetaire Charles), de son vrai nom Arnaud Jean du Peyrer, avait par sa mère de solides attaches barétounaises. Embrassant à 17 ans le métier des armes, il gravira, grâce à sa bravoure tous les échelons de la hiérarchie militaire jusqu’à obtenir en 1634 le commandement des mousquetaires.
On le voit, la véritable histoire des mousquetaires justifie pleinement que la vallée revendique une partie de leur histoire. Dans ces conditions, rien d’étonnant à ce que son cri de ralliement soit désormais « Un pour tous, tous pour Barétous ! »
Aramits en Barétous
Aramits, en vallée de Barétous.
Célèbre pour être la patrie du fameux mousquetaire ARAMIS, ce village se situe aux pieds de la station de ski de La Pierre St Martin.
Très proche du Pays Basque, de la vallée d’Aspe et de l’Espagne.
Aramits est le point de départ de nombreuses excursions.
Randonnée, gastronomie, pastoralisme seront au menu de votre séjour.
Besoin d’air pur, de repos, faire du sport en pleine nature ? Les Pyrénées béarnaises vont vous plaire : montagne et piémont, sont entourées par le Pays Basque à l’Ouest, Pau et Béarn au Nord et l’Espagne et Aragon au Sud.
La population des Pyrénées Atlantiques est partagée entre deux groupes ethniques ayant beaucoup de points communs : Basques et Béarnais
- Les Béarnais parlent une langue d’Oc : le gascon
- Les Basques parlent l’euskarra
La vallée de Barétous
Il faudrait dire « En Barétous » car « Bar » du latin vallem et double suffixe attum, ones : signifie les petites vallées et expression en vallée de Barétous est un pléonasme.
Le Pic d ‘Anie 2504m domine la vallée.
Le village d’Aramits
Son nom vient d’un toponyme prélatin «aran» qui signifie vallée. Dès 1221 Barétous eut un for particulier ; un ensemble de privilèges et de franchises. La communauté était administré par un ensemble de jurais qui se réunissait à Aramits capitale du Barétous.
Les Aramis étaient abbés laïcs du lieu, possesseur d’une abbaye (chateau de Labadie » Ils étaient considéré comme nobles, mais de la dernière catégorie dans la hiérarchie nobiliaire.
En Barétous toutes les églises sont postérieures au XVIIe siècle, les édifices de culte ayant été détruits en 1569 durant les guerres de religion. L’église Saint-Vincent à Aramits conserve un tabernacle de l’ancienne église démolie en 1880. De 1884 à 1886 se sont déroulés les travaux de construction de la nouvelle église, de style romano-byzantin. Elle est inscrite à l’Inventaire général du patrimoine culturel depuis 2003.
En Béarn la noblesse découlait de la propriété d’une terre réputée noble et non point de la naissance , la ferme donnait son nom à la famille qui l’habitait.
Pour la préserver il y avait un strict droit d’aînesse même absolu dans les vallées montagnardes ou le premier né, fille ou garçon, commandait à tous les autres et recueillait l’intégralité de la succession.
En contrepartie les cadets savaient, s’ils le désiraient partir chercher fortune et qu’ils pourraient toujours revenir à la « casa » y trouver gîte, couvert et travail.
Même lorsque le code civil instaura le système de partage égal entre les enfants, les Béarnais comme leurs voisins basques tout aussi attachés à leurs maisons «etche» s’ingénièrent, à contourner les prescriptions légales en matière de succession, sachant que ces petites propriétés ne résisteraient pas à 2 ou 3 partages successifs.
Le strict droit d’aînesse poussait les cadets à partir au loin : commerçants, militaires, administrateurs, aventuriers, les béarnais qui émigraient et réussissaient, revenaient dans leurs pays ou y envoyaient de précieuses sommes d’argent.
la chasse à la palombe
La chasse des palombes, aux filets, les pantières d’Ayduc à Lanne
Chaque année les habitants de Lanne-en-Barétous y dressent leurs filets. Ici, depuis toujours, on pratique la chasse à la palombe. Cet oiseau migrateur met en effervescence toute la région en octobre, lorsque l’arrivée de l’hiver le pousse à descendre vers les pays chauds. En montant sur la crête, on trouve l’emplacement actuellement utilisé, avec son dispositif de cabanes perchées et ses grands arbres permettant de fixer les pantières. A moins d’être en période de chasse, il ne reste plus qu’à imaginer l’attente des chasseurs, le cri de l’un d’entre eux lorsqu’il aperçoit un vol de palombes au loin, le bruit occasionné par les rabatteurs disposés le long du couloir menant au col, et permettant ainsi de guider le vol jusqu’à l’endroit propice. Il ne reste plus qu’à rabattre le vol ; en jetant par –dessus lui quelques plaquettes de bois, qui laissent croire aux palombes à la présence d’un rapace au-dessus d’elles et les poussent à plonger encore plus bas dans les arbres et dans le filet.
Les abbayes laïques
Les abbés laïcs, personnage laïc
De nombreuses églises furent construites sur la terre et aux frais des laïcs, qui s’en trouvaient civilement propriétaires, percevaient la dîme à leur profit. «On donne le nom d’abbés laïques à ceux qui possèdent la dîme du village, s’ils ne l’ont aliénée, et la présentation à la cure. La maison de laquelle dépendent ces droits est bâtie proche de l’église de la paroisse. Elle est, ordinairement, noble et déchargée de taille »
Les abbés laïcs avaient originairement, possédé la dîme, mais certains l’avaient aliénée. On en déduit que si un abbé laïc conservait cette qualité après avoir vendu la dîme, cette possession n’était pas un élément constitutif de la qualité d’abbé laïc.
Les abbayes laïques furent anoblies par des actes spéciaux, dont la trace a été conservée. C’est ainsi qu’en 1376, l’abbaye laïque d’Aramits fut érigée en domenjeadure, par Gaston Phoebus.
L’unique vestige de l’abbaye, le grand portail à bossage de pierres, surmonté d’un fronton arqué et d’une sorte de coquetier.
Le drapeau basque
Le drapeau basque, l’ « Ikurriña »
Vert, rouge et blanc :
Le fond rouge représente le peuple
La croix verte de Saint-André (couleur du chêne de la province basque de Biscaye) symbolise la loi qui doit être au-dessus du peuple.
La croix blanche symbolise la morale du Christ qui doit régner sur la loi et sur le peuple.
Les termes de la devise sont tous représentés sur le drapeau : Jaungoïkoa (Dieu) avec la croix blanche ; Lagi-Zarra (la veille loi) par la croix verte ; Eta (et) par l’union des 2 croix au centre du drapeau.
Pierre Saint Martin : Le lapiaz, le gouffre, le pic d'Anie
Le Pic d’Anie 2504 m et ses arres (roches calcaires nues). Les paysages sont des étendues lapiazées ( ciselures d’une roche calcaire dues aux ruissellements des eaux et qui à terme peuvent la dissoudre), désertiques, presque lunaires, crevassées. Par sa position, le massif fait la transition entre la haute chaîne souletine des Pyrénées basques et le début des grandes pyrénées. L’Anie est un haut lieu symbolique : les basques ont élevé au sommet une stèle portant en effigie une feuille de l’arbre sacré de Guernica (chêne). A la Pierre-Saint- Martin l’Anie voisine avec deux autres sommets : Le Pic d’Arlas 2044m et le Soum Couy (sommet chauve) 2315 m
Les lapiaz de la Pierre-Saint-Martin : C’est la borne 262 qui a donné son nom à la Pierre-Saint-Martin. Le lapiaz de la Pierre-Saint Martin est le plus étendu d’Europe.
Ce massif calcaire est un exemple parfait de ce que les géologues désignent sous le terme karstique. Il n’existe aucune circulation d’eau sur tout le plateau car les précipitations s’infiltrent immédiatement dans les fissures.
C’est ainsi que se forment les gouffres et les rivières souterraines qui s’écoulent à plus de 400 m sous la surface.
Le gouffre de la Pierre-Saint-Martin
Le gouffre s’ouvre dans un paysage de rocs calcaires et de pins tordus ; Une rivière souterraine ressort du gouffre à la résurgence de Benta (440m) dans les gorges de Kakouetta. Avec plus de 1900 m de dénivellation, il a détenu pendant longtemps le record du monde de profondeur. Le gouffre Marcel Loubens compte plus de 40 km de galeries souterraines explorées par les spéléologues, et sa profondeur totale est de 1342 mètres. C’est en 1952 que le célèbre explorateur, Marcel Loubens, devait périr tragiquement, victime d’une chute dans le grand puits d’entrée profond de 34 mètres (environ la hauteur de la Tour Eiffel).